vendredi 25 mars 2011

Dernier recours

Une charmeuse d'avions
Je me suis promenée parmi des Watteau, des Greuze, des Boucher, des Fragonard, des Van Loo dans des salons aux tentures éclatantes, où l’on passait du salon vert, au bleu, au rouge, au jaune doré, en demandant à tous ces chefs d’oeuvre de m’aider à oublier les absurdités que je venais d’entendre. Et toutes les petites filles de Greuze, berçant leurs adorables  petits chiots ; la belle Madame de Pompadour dans son écrin de verdure sous le pinceau de Boucher; son amant Louis XV, si altier dans son manteau d’hermine ; les coquines dames de Watteau qui, sous prétexte d’une chasse en forêt, en profitent pour retrouver leurs galants... ils avaient beau me dévisager de leurs yeux si doux et compréhensifs, il y avait une telle tempête dans ma tête que même Horace Vernet n’aurait su la peindre ! « Faites-moi oublier les âneries que je viens d’entendre sinon je vais devenir zinzin », implorais-je, en vain. Il aurait fallu que j’entre carrément dans un tableau, que je prenne part à une fête galante dans les sous-bois sous le regard goguenard d’une statue lascive, que je danse un rigodon aux sons que Mazettin tirait de sa guitare pour pouvoir calmer mes esprits surchauffés...

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