samedi 5 mars 2011

Comme un SAMEDI


Ah le samedi... Pendant des années, je les ai exécrés. C’était le jour où on m’empêchait de tourner en rond. J’éprouvais un certain malaise dès que j’ouvrais les yeux en prenant conscience que le jour tant honni venait de se lever. Et puis, un jour, le malaise a disparu. Le samedi c’est même devenu le jour de la semaine où je tourne le plus rond bien que ce soit le dimanche où je suis un vrai coq en pâte.
Le samedi, normalement, on fait le ménage. Un coup d’balai par ci, un coup d’balai par là.
Le samedi, normalement, on fait la lessive. Et puis la maison prend des allures de bazar d’Istanbul avec ces vêtements qui sèchent partout.
Le samedi, normalement, on fait les courses avec son grand panier en toile de jute car on abomine les sacs plastiques.
Ou bien – le plus souvent - on remet ces taches ménagères barbantes au lendemain pour se précipiter au Curzon Soho voir un des films sortis la veille. On y mange un sandwich révolutionnaire (le contenu me ferait horreur le mardi), on grignote une tranche de cake à la carotte et à l’ananas, avec un café. On bouquine. Et puis le film. Quel régal !
Ou bien on va au cinéma Renoir à Brunswick square. Et on en profite pour faire ses courses en sortant. Mais c’est moins agréable qu’aller à Soho : là-bas, l’arrêt de bus se trouvant devant la porte du cinoche, cela permet de rentrer chez soi dare-dare en faussant compagnie à la foule du samedi dans le West End. Regarder les trottoirs encombrés en filant chez moi me comble d’aise !
Une des choses que je préfère le samedi après-midi c’est de mesurer le temps qui me reste pour faire tout ce que j’ai envie de faire en imaginant la vie d’une noctambule : il faut se préparer pendant des heures, choisir sa tenue, se pomponner ; puis on retrouve les copains ; puis on picole ; et pour finir on se déhanche sur des rythmes endiablés... le lendemain ce sera gueule de bois et grasse matinée.
A 16h, rien de cela n’a été décidé, et même à minuit, the night is young, la soirée vient à peine de démarrer... Quand elle se couchera, je me réveillerai, fraîche et dispose pour profiter de ma longue journée de dimanche...
Mais aujourd’hui c’est différent.
Au menu : photocopies et travail à la fac jusqu’au soir.
Résultat : je vais me retrouver en plein centre de Londres au moment où des centaines de personnes, leur fièvre acheteuse à peine assouvie, vont vouloir  rentrer chez elles bille en tête, des sacs pleins de fringues et de babioles à la main.
Les bus pris d’assaut, le bruit, les bousculades... L’Enfer me paraît une vallée de roses à côté de cela.  
Mais bientôt les samedis redeviendront calmes et plaisants.
Mon coeur se serrera-t-il en repensant aux couloirs de la fac déserts et aux infernales rues du West End un samedi de mars ?
Que nenni !

4 commentaires:

  1. Vive le Samedi et son avantage d'être entre le vendredi que j'aime et le dimanche que j'éxècre !
    Tourne, tourne bien !

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  2. Oh comme j'adore cet texte ici. J'ai passé très longtemps avec mon dictionnaire cherchant les mots et les expressions que je n'ai pas compris. C'est fantastique! Maintenant je crois que je besoin de prendre un verre, mais pas trop parceque je ne veux pas une gueule de bois demain! Agnès, j'ai attends avec beaucoup impatience "Comme un dimanche". Amuses toi bien demain. Bonne journée.

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  3. McdsM, tu n'aimes pas le dimanche? Pourquoi?

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  4. Merci Sylvia! Je t'imagine avec ton dictionnaire... Amuse-toi bien aussi aujourd'hui!Bon dimanche!

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